Suivi à long terme
du
Rollier d’Europe en France
François Tron et Audrey Zenasni
28 mai 2008
Photo :
P Waghorn, A Rocha France
Ce projet participatif est proposé dans le cadre des projets coopératifs du Groupe de travail Rollier.
Toutes les personnes intéressées par suivre une petite population de Rollier
sont invitées
à participer !
Pour toute demande de précision, merci de contacter
François Tron (francois.tron@arocha.org)
ET
Audrey Zenasni (zenasniaudrey@yahoo.fr)
Pourquoi un suivi à long terme ?
Le Rollier d’Europe (Coracias garrulus) est considéré comme "Quasi-menacé" au niveau mondial depuis 2005 par Birdlife International et l’UICN ; l’amélioration de la connaissance de son statut, de ses tendances d’évolution et des facteurs explicatifs est donc une priorité de recherche.
Pourtant la population française de Rollier d’Europe est estimée à au moins 800-1000 couples en 2007 (Tron et al, 2008) et est en augmentation sans que les raisons soient clairement établies. L’intensification des prospections et l’utilisation des nichoirs ont certainement leur influence, à côté d’autres causes toujours soumises à caution : changement de certaines pratiques agricoles (enherbement des vignobles, réduction de l’utilisation des pesticides…), changements climatiques, reports de populations en provenance d’Europe de l’Est ou d’Ibérie…
Un
suivi à long terme permettra de quantifier de manière plus précise
cette évolution ; à terme cette évolution pourrait également être
mise en relation avec d’autres paramètres de modification de l’environnement
afin d’expliquer les tendances.
Comment s’organise le suivi ?
En 2006 et 2007, et suite à différentes expériences de recensement et de suivi du Rollier, un protocole a été testé (publication à paraitre). Ce suivi est basé sur deux approches :
Le recensement exhaustif localisé :
Malgré sa taille et ses vives couleurs, le Rollier n’est pas une espèce très facile à dénombrer, sauf pendant la période de nourrissage des jeunes (20 juin-20 juillet) où on peut régulièrement l’observer amener des proies à sa cavité de reproduction. Un suivi à long terme peut alors être développé sur un recensement exhaustif, ce qui est une opportunité précieuse.
Considérant sa tendance semi-coloniale, une attention particulière doit être portée à la localisation précise des sites de reproduction. Pour parvenir à un recensement exhaustif sur une zone donnée, il est nécessaire de visiter la zone d’étude trois fois dans la période indiquée, avec une pression d’observation appropriée.
Le suivi est basé sur la répétition annuelle de ce recensement exhaustif localisé.
Chaque
observateur est invité à choisir une zone d’étude de son choix
mais de surface raisonnable (moins de 5km2) sur laquelle il pourra assurer
ce suivi de manière fiable.
Le suivi de l’occupation des nichoirs :
La colonisation, l’abandon ou l’occupation régulière des nichoirs par le Rollier permettent également de fournir des informations précieuses pour le suivi de l’évolution des populations de Rollier. Quelques centaines de nichoirs semblent disponibles pour le Rollier en zone méditerranéenne ; le rassemblement des données de suivi sur ces nichoirs permettrait d’alimenter plusieurs thèmes de recherches, dont le suivi à long terme du Rollier.
NB : Il n’est pas demandé, dans le cadre de ce suivi, de poser des nichoirs. Cette initiative a ses intérêts, mais aussi ses limites que le poseur doit bien évaluer et assumer.
Merci
de se rapprocher de nous pour plus de détail sur ce volet.
Eléments
essentiels de biologie du Rollier
Le recensement exhaustif localisé des Rolliers doit tenir compte de deux paramètres essentiels :
De retour de
migration fin avril-début mai, il pond fin mai-début juin et les jeunes
éclosent fin juin-début juillet pour s’envoler 25 jours plus tard.
C’est pendant
l’élevage et le nourrissage des jeunes que le Rollier est le plus
facile à recenser en visant la localisation la plus précise possible
des sites de reproduction.
Présentation
du protocole / Recensement exhaustif localisé
Le protocole
comprend 3 visites sur une zone d’étude (de votre choix) de quelques
km2, le long d’un circuit doté d’une dizaine de points
d’observation (et d’une durée de 15 min environ) pendant la période
d’élevage des jeunes (20 juin - 20 juillet). Le test méthodologique
développé en 2006 et 2007 a montré que trois visites permettait de
localiser 90% des couples selon ce protocole.
Le recensement
est basé sur la localisation la plus précise possible du site de reproduction
(si possible, la cavité exacte, à défaut l’arbre ou le groupe d’arbres)
de chaque couple reproducteur. Cette localisation nécessite d’observer
attentivement les oiseaux en chasse (ils regardent alors avec insistance
vers le sol, en quête de proies) et/ou en les suivant aller nourrir
leurs jeunes à leur cavité de reproduction (ils volent alors, une
proie dans le bec, assez directement vers leur cavité de reproduction,
avec leur proie dans le bec).
Si le Rollier peut être détecté aux jumelles à plus de 500m, il n’est pas forcément aisé de le repérer, notamment à distance en contre-jour ou sur un fond de feuillage…
Les cris du Rollier sont souvent méconnus des ornithologues amateurs, alors qu’ils sont en fait bien caractéristiques. Ecoutez-vos enregistrements !
Afin de faciliter
les prospections, il convient de se rappeler que le Rollier chasse généralement
à l’affût depuis un arbre mort, une ligne électrique ou un piquet.
Ses cris caractéristiques, en particulier à l’approche de leur cavité
de reproduction, peuvent aussi aider à la localisation.
Organisation du recensement :
1° - Définition d’une zone d’étude, d’un circuit et de points d’observation :
Chaque participant choisit lui-même sa zone d’étude (par exemple, là où vous avez l’habitude observer des Rolliers…). La zone d’étude doit être de taille modeste (qqs km2), de manière à être intégralement prospecté en une matinée de manière fiable (sans risque de manquer de couple).
Au sein de cette zone d’étude, on trace sur carte un circuit de prospection :
5 à 10 points d’observation stratégiques sont pointés sur la carte, tous les 500m environ sur le circuit de prospection.
L’emplacement
de ces points doit permettre de visualiser de grandes surfaces
et notamment les zones de reproduction potentielles, sans s’en approcher
trop (garder une distance d’au moins 150m), au risque de rendre les
Rolliers plus discrets.
Notes :
- Les participants doivent résister à la tentation de prospecter une zone trop grande, au risque de ne pas repérer certains couples de Rolliers et ainsi compromettre la qualité des résultats.
- Un soin particulier doit être accordé à l’accessibilité de ce circuit ; au besoin des autorisations d’accès doivent être demandées aux propriétaires.
- De manière
facultative, vous pouvez tracer sur la carte la zone de « détectabilité »
pour chaque point d’observation afin de vous
assurer de la bonne qualité de la couverture de prospection. Cette
zone correspond à la portion de votre zone d’étude où l’on peut
théoriquement voir des Rolliers depuis un point d’observation donné.
Généralement au sein d’un rayon de 500m, cette zone est
souvent limitée par des haies, bâtiments, ruptures de pentes ou bosquets
d’arbres.
2° - Réalisation des visites :
Trois visites doivent être effectuées entre le 20 juin et le 20 juillet, avec un effort particulier pendant la 1° quinzaine de juillet. Chaque visite intervient entre 6h et 12 h le matin.
Le temps d’observation sur chaque point est de 15 minutes environ. Il peut être légèrement adapté en fonction de la taille de la zone de détectabilité ou de la présence de semi-colonies, tout en restant constant d’une visite à l’autre.
A chaque visite, le sens et le point de départ de la visite doivent varier (pour diminuer le biais lié à l’heure de passage).
Les jours venteux devraient être évités.
Les jours
de moissons sont particulièrement propices.
3° - Informations à relever pendant les visites :
Sur un agrandissement de la zone d’étude, deux types d’observations sont reportées à chaque sortie:
Notes :
Un Rollier détecté entre 2 points d’observation doit être observé et suivi s’il s’agit d’un oiseau en chasse ou allant nourrir ses jeunes.
Lorsqu’un ou plusieurs couples ont été localisés sur une zone donnée, une attention particulière doit y être apportée lors des visites suivantes, afin de vérifier le nombre exact de couples nichant à proximité : 2 couples peuvent nicher à moins de 20m l’un de l’autre !!
Il est également
conseillé de prendre des photos des sites où les Rolliers se
reproduisent en indiquant au stylo l’emplacement exact de chaque nid,
avec toute indication utile (essence de l’arbre, hauteur et orientation
du trou…) pour faciliter le suivi les années suivantes.
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Suivi à long-terme du Rollier
Fiche
à compléter et à renvoyer en fin de saison
Observateur :…………………………………………..
Nom du site (Lieu-dit, Commune) :……………………………………..
Département :…………………
Description sommaire du milieu :
………………………………………………………………………………
Nombre de couples découverts :…………………………………
Nombre de couples nouveaux par rapport aux années précédentes :……….
Nombre de couples disparus
par rapport aux années précédentes :……….
Merci de joindre également :
- Carte de localisation du circuit avec les points d’observation (+ zones de détectabilité-facultatif)
- Cartes de localisation des observations pour chaque sortie
- Carte de synthèse de sites
de reproduction de Rollier identifiés
Merci de renvoyer votre fiche complétée ainsi que les cartes à :
François Tron (francois.tron@arocha.org)
ET
Audrey Zenasni (zenasniaudrey@yahoo.fr)
Merci de votre contribution ! On espère que vous vous êtes bien régalés…