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Enquête Trithemis


Une enquête participative...
Ceci est une version archivée de TrithemisBiologie à 2008-11-23 20:57:05.

Monographie du Trithemis

Trithemis annulata (Palisot de Beauvois, 1805)
Palisot de Beauvois

La Libellule purpurine ou Libellule violacée.

Famille des Libellulidae

BIONYMIE :
Libellula annulata Palisot de Beauvois, 1805, Libellula ferruginea Hagen 1840 (partim), Libellula rubrinervis De Sélys Longchamps, 1841, Libellula obselata Rambur, 1842, Libellula haematina Rambur, 1842 (partim), Tramea erythraea Brauer, 1867, Trithemis violacea Sjöstedt, 1899 ; Libellula haematodes (mus. Berol.).
SYSTEMATIQUE
La vaste répartition de cette espèce explique les nombreux synonymes. Son nom lui est donné par Palisot de Beauvois en 1805 sous Libellula annulata, mais passe inaperà§u. Aussi, c'est principalement sous Libellula rubrinervis De Sélys Longchamps, 1841 que l'espèce sera reconnue dans un premier temps. Libellula haematina de Rambur, 1842 est attribué à un taxon présent notamment dans le secteur de la Réunion (Ile Bourbon) par De Sélys Longchamps & Hagen en 1850 ; il est aujourd'hui considéré comme une simple sous-espèce (Trithemis annulata haematina Rambur, 1842). De Sélys Longchamps précise alors qu'il ne souhaite pas inventer un nouveau nom pour ce que Rambur avait considéré comme une variété locale et réinvestit Libellula haematina pour désigner ce taxon précis.

Sous-espèces :
- Trithemis annulata annulata (Palisot de Beauvois, 1807)
- Trithemis annulata ramburii Brauer, 1867 - syn. : Tramea erythraea Brauer, 1867 (partim), Trithemis scorteccii Nielsen, 1935

DIAGNOSE (DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN 1850)
Abdomen un peu déprimé, olivâtre, (rouge saupoudré de violet pulvérulent chez le mâle adulte). Ailes inférieures largement safranées à leur base, ptérostigma rougeâtre, médiocre (longueur, les auteurs donnent les tailles en "lignes franà§aises" nous nous baserons sur D'AGUILAR & al. 1998 : mâle : abdom. 17-29 mm, aile post. 20-35 mm - femelle : abdom. 19-24 mm, aile post. 25-32 mm), membranule cendrée ; toutes les nervures rouges. Pieds en grande partie noirâtre.

DESCRIPTION
(d'après D'AGUILAR & al. 1998)
De coloration généralement rouge avec une pruinescence violacée sur le thorax et l’abdomen chez les mâles, brun jaunâtre à rougeâtre chez la femelle, avec des bandes noires variables sur les cà´tés du thorax et une bande noire médiodorsale sur les segments abdominaux 8 à 10. Les ailes antérieures sont pourvue de 9 ½ à 11 ½ nervures transverses anténodales. Les ailes postérieures arborent une tache basale orange s’étendant jusqu'à la cellule discoà¯dale sans l’englober. La nervation est en grande partie jaunâtre à rougeâtre et le ptérostigma est brun ferrugineux à noir.

Selon DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN (1850), le mâle adulte a la tête d'un rouge clair, le lobe intermédiaire de la lèvre inférieure, le bord interne des latéraux et le bord de la supérieure noirs. Vertex et vésicule d'un violet métallique ; yeux rougeâtres. Thorax rouge obscur, saupoudré de violâtre pulvérulent entre les ailes et marqué de trois ou quatre lignes noires luisantes sur les cà´tés. Abdomen médiocre, un peu déprimé, en entier d'un rouge craimoisi éclatant, plus ou moins saupoudré de bleu-violâtre pulvérulent ; une petite tache dorsale sur les 8e et 9e segments et la base du 10e noires. Appendices anals supérieurs minces, en fuseau, d'un rouge pâle, ayant plus de deux fois la longueur du 10e segment ; l'inférieur un peu plus court, triangulaire, recourbe en haut. Pieds noirâtres, la base et l'intérieur des cuisses, surtout des antérieures, un peu jaunâtre. Ailes hyalines ; une petite tache parfois presque nulle à la base des supérieures et un grand espace jaune safrané foncé à celle des inférieures ; ptérostigma médiocre assez mince, rouge, bordé par deux lignes noires ; membranule accessoire cendrée, jaune à sa base ; toutes les nervures des ailes et des cellules d'un rouge de laque. 10-11 nervules antécubitales.
La femelle a la tête jaunâtre, le derrière des yeux marqué de quatre points noirs. Thorax olivâtre, marque sur les cà´tés de stries obliques d'un noir d'acier comme chez le mâle. Abdomen assez épais, peu déprimé, olivâtre en dessous, jaunâtre sur les cà´tés, avec les articulations des segments, une tache dorsale dilatée sur les 8e et 9e segments et deux taches latérales sur les deux même segments noires. Appendices anals jaunes, plus long que le 10e segment, minces, éloignés l'un de l'autre. Pieds noirâtres en dehors, la base de toutes les cuisses et l'intérieur des quatre antérieures jaunâtres. Ailes hyalines, colorées comme chez le mâle, mais avec le ptérostigma plus long (+10 à 15%), la base des supérieures à peine safrané. L'espace basal des inférieures plus petit, moins vif ; les nervures d'un jaune rougeâtre ; écaille vulvaire non saillante ni relevée.

Variations morphologiques : Les individus pris en Algérie par Lucas sont plus grands in DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN (1850)(- var. algérienne).

HABITATS

Adultes : Eclectique : mare, étang, gravières, marécages cà´tiers, lac, retenue artificielle avec fort marnage, ainsi que milieux de substitution comme des rivières calmes et même des ruisseaux dans la mesure o๠quelques grandes vasques d'eau permanente existent (GRAND 1994). En Corse, à basse altitude : étangs cà´tiers, grands bassins-réservoirs et cours inférieur de certaines rivières (GRAND 2003). Comme en Sardaigne, elle fréquente des eaux stagnantes (étangs, grands bassins d'irrigation, retenues de barrage) ou les eaux courantes (ruisseaux calmes et grands cours d'eau).

Larves : Eaux stagnantes ou légèrement courantes de plaine et de moyenne altitude, jusqu'à 1500 m : lagunes littorales, étangs, plans d'eau de carrières, parties calmes des cours d'eau, etc. (D'AGUILAR & al. 1998).


REPARTITION ET EXPANSION DE L'ESPECE
(voir BONET BETORET 2004)
Trithemis annulata est présent dans presque toute l'Afrique (Aire de répartition éthiopienne) (ASKEW 1988) et en Asie occidentale (D'AGUILAR & al. 1998), elle pénètre en marge de la zone méditerranéenne (ASKEW 1988).
Cette espèce, franchie le détroit de Gibraltar vers 1975 (GRAND 1994) et est signalée dans la Péninsule ibérique en 1981, en Corse en 1989 et en France méditerranéenne en 1994. Ce phénomène pourrait s'expliquer par le réchauffement du climat ou par la poursuite de l'extension de l'espèce s'adaptant peu à peu au climat tempéré faisant suite à la dernière glaciation (D'AGUILAR & al. 1998). Sa progression se poursuit et la région de Bordeaux est atteinte en 2005.

Algérie : Lucas (in DE SELYS LONGCHAMPS HAGEN 1850).
Lesbos (GR) : cliquez
Sicile (I) : Géné, Hagen (in DE SELYS LONGCHAMPS HAGEN 1850).
Syrie : (DE SELYS LONGCHAMPS HAGEN 1850).

En expansion en Europe depuis environ 1975, sa reproduction a été récemment prouvée dans le sud de l'Europe (D'AGUILAR & al. 1998).

Corse (F) : (ROCHE 1989 ; depuis la Sardaigne selon GRAND & PAPAZIAN 2000). Découverte tardivement par ROCHE (1989) dans la région d'Aleria, cette libellule s'est introduite en Corse à partir de la Sardaigne toute proche o๠elle est largement répandue et abondante (GRAND, 1994). Revue par ROCHE (1991) sur 4 stations et KERY (1997), nous (Anonyme) l'avons trouvée dans 7 autres localités o๠elle est présente avec des effectifs souvent assez modestes.
Espagne : Pour la première fois en Andalousie en 1978 (LIEFTINCK 1979). N'a cessé depuis de progresser le long des cà´tes portugaises et espagnoles ou par les voies naturelles formées par le Guadalquivir, le Tage ou l'Ebre (voir GRAND 1994 ; notamment cartographie dans la Péninsule ibérique). Catalogne, Aragon, Valence ; vers Gérona (importante colonie en juillet 1994) (GRAND 1994).
France : Hérault : en 1999 (BAIERL & LOHR 2004) ¤ Pyrénées orientales : juillet 1994 (GRAND 1994, 1996b) revu en 2000 et 2001 (LECONTE & al. 2002 ; voir pour résumé historique France).

Progression de l'espèce en France : voir GRAND (1994, 2003) : l'espèce ne semble pas présente en Corse en 1986, elle y est découverte peu après (1989) et a fortement colonisé l'à®le dans les années 2000. Elle est découverte vers Perpignan en 1994 et est arrivée dans les Pyrénées atlantiques dans les années 2000, (toujours présente en 2004 ; C.Guyot), elle se trouve dans l'Aude et l'Hérault en 2003. Elle semble pouvoir être mise en rapport avec un réchauffement climatique ces dernières années (voir aussi plus haut). Découverte en région toulousaine en 2004 (C.Deliry). Première observation en Gironde, le 26 juin 2005 (Villenave d'Ornon), avec 3 m et 1 f (B.Jourdain, in litt.).

La répartition des sous-espèces est à préciser.
PERIODE IMAGINALE
Période de vol : avril – novembre (D'AGUILAR & al. 1998).
Turquie (avril - mi octobre).
Observé le 24 décembre 2002 à Marrakech (Maroc ; GRAND 2003).
Port des adultes : En dehors de la période de maturation, ils se posent sur les pierres et les tiges bordant l'eau (D'AGUILAR & al. 1998).
Vol : L'observation régulière de m isolés en divers sites du nord est de l'Espagne est en faveur de la capacité de l'espèce à se déplacer facilement ; fort erratisme (GRAND 1994).

D'après Odonates du Paléarctique Ouest
Complété

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