Monographie du Trithemis
Trithemis annulata (De Palisot de Beauvois, 1807)
La Libellule purpurine ou Libellule violacée.
Famille des Libellulidae
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TAXONOMIE
Libellula annulata Palisot de Beauvois, 1807,
Libellula ferruginea Hagen 1840 (
partim),
Libellula rubrinervis De Sélys Longchamps, 1841,
Libellula obselata Rambur, 1842,
Libellula haematina Rambur, 1842 (
partim),
Tramea erythraea Brauer, 1867,
Trithemis violacea Sjöstedt, 1899 ;
Libellula haematodes (mus. Berol.).
SYSTEMATIQUE
La vaste répartition de cette espèce explique les nombreux synonymes. Son nom lui est donné par Palisot de Beauvois en 1807 sous
Libellula annulata, mais passe inaperçu. Aussi, c'est principalement sous
Libellula rubrinervis De Sélys Longchamps, 1841 que l'espèce sera reconnue dans un premier temps.
Libellula haematina de Rambur, 1842 est attribué à un taxon présent notamment dans le secteur de la Réunion (Ile Bourbon) par De Sélys Longchamps & Hagen en 1850 ; il est aujourd'hui considéré comme une simple sous-espèce (
Trithemis annulata haematina Rambur, 1842). De Sélys Longchamps précise alors qu'il ne souhaite pas inventer un nouveau nom pour ce que Rambur avait considéré comme une variété locale et réinvestit
Libellula haematina pour désigner ce taxon précis.
Sous-espèces :
-
Trithemis annulata annulata (Palisot de Beauvois, 1807)
-
Trithemis annulata ramburii Brauer, 1890 - syn. :
Tramea erythraea Brauer, 1867 (
partim),
Trithemis scorteccii Nielsen, 1935
Bien que disposant de fort peu de détails sur la diagnose de ces sous-espèces, il est possible que le taxon présent en Afrique du Nord soit le type, alors que ''ramburii'' correspondrait au taxon sicilien, vraisemblablement celui de Sardaigne, Corse et Italie, présent de manière ancienne en Europe (proposition C.Deliry ; à approfondir).
DIAGNOSE (DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN 1850)
Abdomen un peu déprimé, olivâtre, (rouge saupoudré de violet pulvérulent chez le mâle adulte). Ailes inférieures largement safranées à leur base, ptérostigma rougeâtre, médiocre (longueur, les auteurs donnent les tailles en lignes françaises nous nous baserons sur D'AGUILAR & al. 1998 : mâle : abdom. 17-29 mm, aile post. 20-35 mm - femelle : abdom. 19-24 mm, aile post. 25-32 mm), membranule cendrée ; toutes les nervures rouges. Pieds en grande partie noirâtre.
DESCRIPTION
(d'après D'AGUILAR &
al. 1998)
De coloration généralement rouge avec une pruinescence violacée sur le thorax et l'abdomen chez les mâles, brun jaunâtre à rougeâtre chez la femelle, avec des bandes noires variables sur les cà´tés du thorax et une bande noire médiodorsale sur les segments abdominaux 8 à 10. Les ailes antérieures sont pourvue de 9 ½ à 11 ½ nervures transverses anténodales. Les ailes postérieures arborent une tache basale orange s'étendant jusqu'à la cellule discoïdale sans l'englober. La nervation est en grande partie jaunâtre à rougeâtre et le ptérostigma est brun ferrugineux à noir.
Selon DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN (1850), le mâle adulte a la tête d'un rouge clair, le lobe intermédiaire de la lèvre inférieure, le bord interne des latéraux et le bord de la supérieure noirs. Vertex et vésicule d'un violet métallique ; yeux rougeâtres. Thorax rouge obscur, saupoudré de violâtre pulvérulent entre les ailes et marqué de trois ou quatre lignes noires luisantes sur les côtés. Abdomen médiocre, un peu déprimé, en entier d'un rouge craimoisi éclatant, plus ou moins saupoudré de bleu-violâtre pulvérulent ; une petite tache dorsale sur les 8e et 9e segments et la base du 10e noires. Appendices anaux supérieurs minces, en fuseau, d'un rouge pâle, ayant plus de deux fois la longueur du 10e segment ; l'inférieur un peu plus court, triangulaire, recourbe en haut. Pieds noirâtres, la base et l'intérieur des cuisses, surtout des antérieures, un peu jaunâtre. Ailes hyalines ; une petite tache parfois presque nulle à la base des supérieures et un grand espace jaune safrané foncé à celle des inférieures ; ptérostigma médiocre assez mince, rouge, bordé par deux lignes noires ; membranule accessoire cendrée, jaune à sa base ; toutes les nervures des ailes et des cellules d'un rouge de laque. 10-11 nervules antécubitales.
La femelle a la tête jaunâtre, le derrière des yeux marqué de quatre points noirs. Thorax olivâtre, marque sur les côtés de stries obliques d'un noir d'acier comme chez le mâle. Abdomen assez épais, peu déprimé, olivâtre en dessous, jaunâtre sur les côtés, avec les articulations des segments, une tache dorsale dilatée sur les 8e et 9e segments et deux taches latérales sur les deux même segments noires. Appendices anals jaunes, plus long que le 10e segment, minces, éloignés l'un de l'autre. Pieds noirâtres en dehors, la base de toutes les cuisses et l'intérieur des quatre antérieures jaunâtres. Ailes hyalines, colorées comme chez le mâle, mais avec le ptérostigma plus long (+10 à 15%), la base des supérieures à peine safrané. L'espace basal des inférieures plus petit, moins vif ; les nervures d'un jaune rougeâtre ; écaille vulvaire non saillante ni relevée.
Variations morphologiques : Les individus pris en Algérie par Lucas sont plus grands
in DE SELYS LONGCHAMPS & HAGEN (1850)(- var. algérienne).
HABITATS
Adultes : Eclectique : mare, étang, gravières, marécages cà´tiers, lac, retenue artificielle avec fort marnage, ainsi que milieux de substitution comme des rivières calmes et même des ruisseaux dans la mesure où quelques grandes vasques d'eau permanente existent (GRAND 1994). En Corse, à basse altitude : étangs côtiers, grands bassins-réservoirs et cours inférieur de certaines rivières (GRAND 2003). Comme en Sardaigne, elle fréquente des eaux stagnantes (étangs, grands bassins d'irrigation, retenues de barrage) ou les eaux courantes (ruisseaux calmes et grands cours d'eau).
Larves : Eaux stagnantes ou légèrement courantes de plaine et de moyenne altitude, jusqu'à 1500 m : lagunes littorales, étangs, plans d'eau de carrières, parties calmes des cours d'eau, etc. (D'AGUILAR &
al. 1998).
REPARTITION ET EXPANSION DE L'ESPECE
(voir BONET BETORET 2004)
A l'origine cette espèce n'est connue en Europe qu'en Sicile (DE SELYS-LONGCHAMPS & HAGEN 1850).
Trithemis annulata est présent dans presque toute l'Afrique (Aire de répartition éthiopienne) (ASKEW 1988) et en Asie occidentale (D'AGUILAR &
al. 1998), elle pénètre en marge de la zone méditerranéenne (ASKEW 1988).
Cette espèce, franchie le détroit de Gibraltar vers 1975 (GRAND 1994) et est signalée dans la Péninsule ibérique en 1981, en Corse en 1989 et en France méditerranéenne en 1994. Ce phénomène pourrait s'expliquer par le réchauffement du climat ou par la poursuite de l'extension de l'espèce s'adaptant peu à peu au climat tempéré faisant suite à la dernière glaciation (D'AGUILAR &
al. 1998). Sa progression se poursuit ensuite...
Sicile (I) : Gené, Hagen (
in DE SELYS LONGCHAMPS HAGEN 1850).
En expansion en Europe occidentale depuis environ 1975, sa reproduction a été récemment prouvée dans le sud de l'Europe (D'AGUILAR &
al. 1998).
Italie : Les témoins de progression en Italie sont relativement limités et peu documentés. Si à l'origine l'espèce n'était connue en Europe que de Sicile (DE SELYS-LONGCHAMPS & HAGEN 1850), sa présence en Sardaigne est ultérieure et il en est vraisemblablement de même pour la Calabre et le sud de l'Italie. A la fin des années 1990, sauf cas d'erratisme local, l'espèce n'est installée qu'à peine un peu plus au nord que la ville de Naples. Elle est indiquée entre 2006 et 2008 sur plusieurs localités de la région de Rome et en Toscane, ce qui indique une certaine remontée vers le nord de l'espèce (C.Deliry,
com. pers.). Un voyage en Sardaigne en 2007 (R.Krieg-Jacquier & C.Deliry), révèle que l'espèce est désormais bien représentée sur l'île, le nombre de station bien supérieur aux rapports antérieurs de la littérature.
Espagne : Pour la première fois en Andalousie en 1978 (LIEFTINCK 1979). N'a cessé depuis de progresser le long des cà´tes portugaises et espagnoles ou par les voies naturelles formées par le Guadalquivir, le Tage ou l'Ebre (voir GRAND 1994 ; notamment cartographie dans la Péninsule ibérique). Catalogne, Aragon, Valence ; vers Gérona (importante colonie en juillet 1994) (GRAND 1994). L'ensemble de la péninsule ibérique, y compris le
Portugal, semble désormais correctement colonisé.
Corse (F) : (ROCHE 1989 ; depuis la Sardaigne selon GRAND & PAPAZIAN 2000). Découverte tardivement par ROCHE (1989) dans la région d'Aleria, cette libellule s'est introduite en Corse à partir de la Sardaigne toute proche o๠elle est largement répandue et abondante (GRAND, 1994). Revue par ROCHE (1991) sur 4 stations et KERY (1997), nous (Anonyme) l'avons trouvée dans 7 autres localités où elle est présente avec des effectifs souvent assez modestes. L'île de Beauté semble au cours des années 2000 tout à fait colonisée.
France continentale : voir GRAND (1994, 2003) : l'espèce ne semble pas présente en Corse en 1986, elle y est découverte peu après (
1989) et a fortement colonisé l'île dans les années 2000. Elle est découverte vers Perpignan en
1994 et est arrivée dans les Pyrénées atlantiques dans les années 2000, (toujours présente en 2004 ; C.Guyot), elle se trouve dans l'Aude et l'Hérault en 2003. Elle semble pouvoir être mise en rapport avec un réchauffement climatique ces dernières années (voir aussi plus haut). Découverte en région toulousaine en 2004 (C.Deliry). Première observation en Gironde en 2005 (B.Jourdain,
in litt.), elle remonte même cette année là jusqu'en Charente Maritime (P.Jourde & R.Hussey). D'autres départements sont couverts et résolvent les lacunes au sein de cette aire désormais méditerranéo-atlantique. L'espèce est découverte en Provence-Côte-d'Azur en
2008, successivement au cours de la saison dans le Var et dans les Bouches du Rhône. L'année
2009 se traduit par une première mention pour le département du Var (un individu isolé).
La répartition des sous-espèces (peut-être synonymes) est à préciser. > Voir remarque plus haut.
PERIODE IMAGINALE
Période de vol : avril à novembre (D'AGUILAR &
al. 1998).
Turquie (avril - mi octobre).
Observé le 24 décembre 2002 à Marrakech (Maroc ; GRAND 2003).
Port des adultes : En dehors de la période de maturation, ils se posent sur les pierres et les tiges bordant l'eau (D'AGUILAR &
al. 1998).
Vol : L'observation régulière de m isolés en divers sites du nord est de l'Espagne est en faveur de la capacité de l'espèce à se déplacer facilement ; fort erratisme (GRAND 1994).
D'après
Trithemis annulata - Complété
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