Présentation des espèces

Les scorpions de France

Distinction interspécifique (d'après BERLAND, 1948)

Schéma de la disposition des trichobotries chez les Euscorpius francais d'après VACHON 1969.

Les trichobothries sont teintées de noir.

Classification & répartition

Tableau de classification des espèces

Buthus occitanus (Amoreux, 1789)
Scorpion languedocien

De couleur jaune paille c’est le plus gros des scorpions de France
Avec ces 45 à 90 millimètres.
Pourvue de deux pinces effilées, sa confusion avec une autre espèce n’est pas possible.

Il vit sous les pierres plates des garrigues thermophiles.

Répartition : Espagne, frange méditerranéenne française.

Euscorpius flavicaudis (Geer, 1778)
Scorpion à pattes jaunes

C’est l’espèce française dont le territoire d’autochtonie est le plus étendu.
C’est une espèce qui à été introduite dans de nombreuses villes de France.
Un corps brun sombre des pinces fortes de forme cubique.
Des pattes couleur fauve et une vésicule venimeuse de couleur jaunâtre.
Il se distingue des deux autres espèces d’Euscorpius par le nombre de trichobotries présentes sur la face ventrale de ces pinces : c’est-à-dire 4.
Les adultes mesurent entre 30 et 50 millimètres .
Les mâles sont plus élancés et plus actifs que les femelles.

Il existe en France 2 sous espèces d’Euscorpius flavicaudis.
-E. Flavicaudis flavicaudis qui est présent dés Pyrénées orientales à la frontière italienne il remonte le nord en suivant le long de la vallée du Rhône.
-E. flavicaudis massiliensis est présent dans les Bouches du Rhône (Marseille) il est plus trapu que la sous-espèce type.

Il vit sous des pierres dans la garrigue comme dans la litière des bois, sous les écorces, dans les murs.
Il se plait également dans les habitations humaines.

Réparti dans le midi de la France il est autochtone dans 16 départements, il s‘est introduit ça et là dans quelques villes (Paris, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Tours, Millau, etc…).
Répartition : France, Corse, Espagne, Italie, Algérie, Tunisie.

Euscorpius carpathicus (Linne, 1767)
Scorpion noir des Carpathes

Semblable à E . flavicaudis mais il en diffère par ces trichobotries qui sont au nombre de 3 sur la face inférieure de ces pinces.
Il est également plus petit et plus sombre que E. flavicaudis.
Taille comprise entre 27 et 40 mm pour les mâles
29 et 43 mm pour les femelles.
Corps brun généralement foncé presque noir.
Pattes jaunes rougeâtres
Abdomen plus fortement ponctué que chez E. flavicaudis
Le mâle a une vésicule à venin beaucoup plus forte et gonflée que la femelle.

En France continentale E. carpathicus est représenté par deux sous-espèce E. carpathicus niciensis et E. carpathicus fanzagoi (Simon, 1879) qui est présent dans les Pyrénées orientales et en Catalogne espagnole. En Corse il y a des spécimens de plus grande taille qui constituent la sous-espèce E. carpathicus corsicanus (Caporiacco, 1950) .


Ne vie pas exclusivement en altitude, mais ont peut le trouver dans les zones submontagnardes
Sous les écorces, les pierres humides dans les hêtraies-sapinières.
Il vit dans les bois sous les écorces des arbres, dans la litière.

Répartition : Europe centrale.
On trouve la sous espèce E. C. niciensis dans la partie septentrionale du Var, partie Est des Alpes de Haute Provence, sud des Hautes alpes, partie Est de la Drôme, il vit sur le littoral comme en altitude.

Euscorpius italicus (Herbst, 1800)
Scorpion noir d'Italie

C’est le plus grand des Euscorpius français, il atteint parfois 50 mm
Un corps brun presque noir.
Le dessous de l’abdomen est rouge fauve.
Céphalotorax* presque lisse, brillant.
Les femelles ont une vésicule à venin étroite et allongée, contrairement aux mâles qui l’on très grosse, rugueuse plus longue et plus large.
Des pattes bruns rouges.
Il se distingue des deux autres espèces d’Euscorpius par ces 7 à 9 trichobotries* présentes sous ces pinces.

Vit dans les plaines sous les pierres, dans les éboulis dans les fentes des vieux murs, bois pourri, il se plait également dans les habitations mais moins que E. flavicaudis .

Présent dans les Alpes-Maritimes aux environs de Nice, Monaco, Villefranche-sur-mer.
Répartition :Italie du nord, Tyrol, Suisse, Turquie d'Europe

Belisarius xambeui (Simon, 1879)
Scorpion aveugle

C’est un scorpion de petite taille, 25 à 35 mm, 37 pour les plus gros.
Couleur variable, du fauve claire au brun rougeâtre foncé.
Dépourvus d’ yeux médians, les yeux latéraux sont fortement réduits parfois absents chez les populations vivant dans les grottes
Pattes de la même couleur que le corps.

Vie dans les massifs calcaires pentus orientés au nord dans les éboulis.
Sous les pierres profondément enfoncées. Dans les pierres de talwegs très humides et froides à Buis dans les Hêtraies (Vallée du Vallespir, Tour de Mir).
Également dans les grottes.
Répartition : Pyrénées catalanes autour du Mont Canigou.

Répartition des scorpions
Carte de répartition dressée à partir de la cartographie de J. B LACROIX
Cartographie faite par Audrey BENAVENT

Description du scorpion languedocien

Mensurations
C’est une espèce de taille moyenne
Taille des adultes comprise entre 50 mm et 70 mm pour les mâles (46 mm minimum)
65 mm et 85mm pour les femelles 90mm maximum.

Description
Coloration jaune paille, abdomen un peu plus sombre que le reste parfois grisâtre.
En comparaison des Euscorpius il a des pinces fines globuleuses
Une queue épaisse qui dépasse la longueur de l’abdomen.
Il est fortement caréné sur l’ensemble du corps et notamment le postabdomen
Il présente d’importante granulation sur le céphalothorax.
Les pulus de stade 1 sont blancs translucides.
Roussâtres chez les stades 2 et 3
Chez les sujets de stade 2,3,4 le dernier anneau de la queue est plus sombre
Il a 8 yeux 2 médians et 6 latéraux

Dimorphisme sexuel
Les mâles sont plus fins plus élancés que les femelles.
Les femelles sont plus trapues et de taille plus importante que les mâles.

Chez les femelles, les peignes portent 24 à 30 dents
Alors que les mâles en comptent 29 à 37


On peut également les différencier par comparaison des opercule génitaux auquel tiennent les peignes (face ventrale du Scorpion)

Vue générale (Mâle)

Mâle

Femelle

Étymologie et synonymie

Historique
Le scorpion languedocien est connu en France depuis le XVIIIe siècle .
Maupertuis fut le premier à en faire une bonne description.
Il nomma ce scorpion le scorpion de Souvignargues : Commune du Gard d’où il avait observé cette espèce.

En 1789 ce fut Amoreux qui le classa dans la nomenclature binomiale sous le nom de Scorpio occitanus.

Puis en 1815 Leach montra que ce scorpion devait être séparé du genre Scorpio attribué aux espèces ayant des pinces larges comme l’Euscorpius flavicaudis autrefois nommé Scorpio europaeus.

En 1810 Maccary étudia sa biologie et son écologie sur la montagne de Cette dans l’Hérault.

Enfin au début du XXe siècle Fabre fit une bonne description de sa reproduction et sur l’élevage des jeunes.

Dénomination
Nom scientifique actuellement valide
Buthus occitanus AMOREUX, (1789)

Noms scientifiques anciennement attribué
Scorpio europaeus LINNE, (1754, 1764, 1767)
Scorpio occitanus AMOREUX, (1789)
Scorpio tunetanus HERBST, (1800)
Leiurus tunetanus HEMRICH et EHRENBERG, (1829)
Androctonus dufoureius BRULLE, (1832)
Androctonus paris KOCH, (1839)
Androctonus halius KOCH, (1839)
Androctonus clytoneus KOCH, (1839)
Androctonus euryalus KOCH, (1839)
Androctonus ajax KOCH, (1839)
Androctonus occitanus GUYON, (1842)
Androctonus tunetanus KOCH, (1845)
Buthus tunetanus SIMON, (1872)
Buthus europaeus SIMON, (1879)

Les principales sous-espèces décrites de Buthus occitanus
Buthus occitanus occitanus (France, Espagne)
Buthus occitanus tunetanus (Tunisie, Algérie, Maroc)
Buthus occitanus paris (Tunisie, Algérie, Maroc)
Buthus occitanus mardochei (sud du Maroc)
Buthus occitanus berberensis (Somalie, Érythrée)
Buthus occitanus zeylensis (Somalie, Éthiopie)
Buthus occitanus barcazus (Libye)
Buthus occitanus malhommei (Maroc)
Buthus occitanus israelis (Israël Égypte)

Nom vernaculaire
Scorpion languedocien

Nom vernaculaire locale
Scorpion roussâtre
Scorpion jaune
Scorpion blanc

Nom vernaculaire anglais

Nom vernaculaire Allemand

Étymologie
Buthus:
Occitanus:

Statut de l'espèce

Le scorpion languedocien est une espèce qui n’a aucun statut juridique.
Pourtant c’est une espèce qui se fait de plus en plus rare.

Gérard DUPRÉ cite dans un article parut en 2000 dans la revue Arachnides N°47
« Buthus occitanus : sa situation est critique et il se fait de plus en plus rare dans les Pyrénées-orientales. »

Il se raréfie d’autant plus que c’est une espèce très liée à son habitat.

Toute modification de cet habitat entraîne la diminution voir la disparition de sa population.
L’activité de l’homme à un gros impact sur des populations entières.
Cela peut être indirect comme la disparition des troupeaux ovins dans les garrigues méditerranéennes, qui entraînent une fermeture des milieux. C’est le cas de nombreuses stations de scorpion qui ont totalement disparu, sous les pinèdes et chênes kermès qui ne laisse traverser que peu de lumière.
Des populations y subsistent parfois dans l’attente d’une réouverture.
L’incendie peut être alors bénéfique.
Mais il est également facteur de mortalité important (voir facteurs de mortalité)

Le morcellement de son habitat et l’urbanisation font également partie des facteurs de disparition.
Extension de l’agriculture qui change toute la structure des sols et qui lors du premier retournement de sol anéanti la population

Le prélèvement d’individus en grande quantité et de façon régulière peut avoir un impact sur une population.

Les menaces sont donc :
Urbanisation
Extension de l’agriculture
Fermeture des milieux
Prélèvement

Le scorpion languedocien est une espèce qui semble en régression et qui mériterait que l’on se penche plus amplement sur son avenir et son statut.

Contrairement au scorpion à pattes jaunes qui a su s’adapter et profiter des habitations humaines.

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