PRÉSENTATION DE LA MAGICIENNE DENTELÉE
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Sommaire de l'enquête 2004
CLASSIFICATION & DÉNOMINATION :
Classe : Hexapodes (Insectes)
Ordre : Orthoptères (Criquets, Sauterelles et Grillons)
Famille : Tettigoniidae (Tettigonia = la Grande Sauterelle verte)
Sous-famille : Saginea (Magiciennes)
Genre : Saga, 13 espèces connues, 1 seule pour la France
Nom scientifique actuellement valide : Saga pedo (Pallas, 1771)
Nom scientifique anciennement attribué : Saga serrata Fabricius
Nom vernaculaire : La Magicienne dentelée
Autre nom local : Langouste de Provence
Nom vernaculaire anglais : Predatory bush cricket
Noms allemands : Sägeschrecke, Steppen-Sägeschrecke, Dornenschrecke
ETYMOLOGIE :
Saga : nom d’origine latine désignant la magicienne, la sorcière.
Pedo : nom d’origine grecque désignant le sol, la terre.
Dentelé : adjectif attribué à la Magicienne en raison de ses pattes épineuses.
DESCRIPTION DE L’ESPECE :
*Voir le vocabulaire orthoptérique
Mensurations : Atteint 17 cm, de la pointe de l’oviscapte* au bout des antennes.
Détail : 60-70 mm de corps + 35-45 mm d’oviscapte + 50-65 mm d’antennes
Dans le «Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe occidentale» (p.158-
159), BELLMANN & LUQUET donnent une très bonne description de Saga pedo
qu’il est bien utile de reprendre :
« Cette impressionnante sauterelle - l’un des plus grands insectes européens représente
le géant des orthoptères ouest-européens. En effet, le mâle mesure
60mm (mais il n’a jamais été trouvé en Europe occidentale) et la femelle 61 à 67
mm, longueur à laquelle il faut ajouter celle de l’oviscapte* (34 à 45 mm) ! D’un beau
vert moyen, orné d’une bande latérale d’un blanc rosé - mais parfois gris, rehaussé
d’une bande jaune pâle-, ce curieux insecte se reconnaît aisément à son corps
remarquablement long et grêle, son pronotum* cylindrique et allongé, et l’absence
totale des organes du vol. Il est pourvu de pattes longues et robustes, les fémurs
antérieurs et médians étant armés, sur leur face inférieure, de longues épines ;
les tibias antérieurs sont également pourvus de très fortes épines ; les fémurs
postérieurs, longs et grêles, portent en dessous des épines moins développées que
celles des autres paires de pattes. L’oviscapte* est allongé, doucement incurvé,
denticulé dans son tiers apical*. »
Vocabulaire orthoptérique (*)
Antérieur, médian, postérieur :
caractérise l’ordre des paires de pattes de la
première (avant) à la dernière (arrière) du thorax.
Apical :
de « apex », la pointe. S’applique notamment aux antennes et à l’oviscapte.
Oviscapte :
organe de ponte des femelles, en forme de sabre.
Pronotum :
partie supérieure du thorax chez les orthoptères.
Thorax :
partie du corps située entre la tête et l’abdomen.
RÉGIME ALIMENTAIRE :
Saga pedo est une sauterelle située au sommet de la chaîne alimentaire des
invertébrés de garrigue. Son régime alimentaire est très spécialisé : Elle se nourrit
presque exclusivement d’autres Orthoptères. Les proies «juteuses» telles que
l’Ephippigère des vignes (Ephippiger ephippiger) semblent très recherchées. Les seuls témoignages de Magiciennes dentelées adultes en train de se nourrir
concernent toutes des Ephippigères. En élevage, la Saga mange volontiers des
criquets du genre Oedipoda. Les milieux qui hébergent Saga montrent souvent
des fortes densités d’autres sauterelles carnassières telles que le Dectique à front
blanc (Decticus albifrons) et la Grande Sauterelle verte (Tettigonia viridissima), qui
peuvent potentiellement servir de proies à notre ‘ogresse des garrigues’.
ADAPTATION À LA PRÉDATION
Saga pedo ressemble un peu :
- aux Mantes religieuses par ses 2 premières paires de pattes qui sont préhensiles,
- aux Phasmes par son corps très allongé et son aptitude à se tenir parfaitement
immobile, de façon à se dissimuler dans la végétation.
Ces deux particularités en font un prédateur très effi cace des invertébrés.
Par ailleurs, l’équipement de prédation de la Magicienne dentelée est particulièrement
complet, Paul BÉRENGUIER en donne une description exhaustive dès 1905 :
« En outre de ses mandibules, véritables cisailles, cornées, si dures qu’elles grincent
sur l’acier d’une pince, chez Saga, les deux premières paires de pattes fonctionnent,
comme pour les Mantes, en guise de ravisseuses ; elles sont armées d’une double
rangée d’épines sur les tibias et les fémurs, et engrenant entre elles. Ses pattes ont la
faculté de se replier, complètement, fémurs contre tibias, à la façon d’une pince dentelée.
D’autre part, la poitrine, fortement cuirassée, porte le complément des appareils de
contention sous forme de six épines robustes ; de plus, les deux premières paires de
pattes sont munies, vers la base de la hanche, d’une forte dent qui correspond au vide
régnant entre les six épines du thorax, de façon à engrener avec elles. »
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