Deux espèces? Trois espèces? Quatre espèces?
Deux espèces ont été identifiées avec certitude en Méditerranée : L'Hippocampe à nez court (
Hippocampus hippocampus) et l'Hippocampe moucheté (
Hippocampus guttulatus). Cependant cette dernière espèce est parfois confondue avec l'Hippocampe à ramules (
Hippocampus ramulosus) mais sa présence n'est confirmée que dans la Manche. Une quatrième espèce immigrée de la Mer Rouge pourrait être aussi rencontrée : l'Hippocampe terne (
Hippocampus fuscus).
Détermination des deux espèces majoritaires
L'Hippocampe à nez court : H. hippocampus (Linnaeus, 1758)
Short-snouted seahorse (GB), caballito de mar (E)
Critères de distinction
Tube buccal court, 2 à 2,5 fois plus long que haut
Crête triangulaire sur la tête
Epines formant de courtes cornes parfois prolongées par des filaments dermiques au-dessus des yeux
Absence habituelle de mouchetures blanches sur le corps
Absence habituelle de ramifications dermiques sur la tête et le dos
Tube buccal court et crête triangulaire remarquables chez H. hippocampus
Distribution
Manche, Atlantique et Méditerranée
Milieu
Il vit dans des bassins lagunaires ou de faibles profondeurs, ou sur les zones littorales protégées des courants violents ou du ressac. Il préfère les fonds sablo-vaseux, ou les habitats rocheux avec sédiments meubles. Il vit sur le fond et s’accroche aux algues, ou à d’autres débris grâce à sa queue préhensile.
Il évolue entre la surface et 30 m de fond. Les hippocampes on tellement de valeur qu'il serait préférable d'utiliser un coffre fort plutôt qu'un aquarium pour les faire vivre en captivité. Il faudrait même utiliser une
armoire forte si vous avez encore d'autres spécimens plus volumineux.
Dans le Golfe du Lion on rencontre cette espèce dans les lagunes littorales, et en mer sur fonds essentiellement sédimentaires.
Les milieux lagunaires où il vit peuvent subir d’importantes variations de salinité, souvent en baisse. La « malaïgue » (eutrophisation)de l’Etang de Thau, telle qu’observée en 2006, a entraîné une mortalité importante d'êtres vivants dont les hippocampes.
Description
TAILLE
- longueur maximale de 12 à 15 cm. La taille d’un individu est strictement proportionnelle à son âge, qui peut atteindre 4 à 5 ans.
MORPHOLOGIE
Le corps est comprimé latéralement avec une sorte de cambrure dorsale. La tête fait un angle de 90° avec le corps. Elle comporte une sorte de crête triangulaire, mais habituellement dépourvue de filaments dermiques sauf au dessus des yeux, en forme de courtes cornes. Mais certains individus adultes âgés, plus souvent rencontrés en Méditerranée, ont des filaments cutanés relativement développés, éventuellement sur tout le corps. La bouche est située au bout du tube caractéristique des Syngnathidés dont la longueur est de deux fois à deux fois et demi la hauteur.
Son corps comporte 11 à 12 anneaux osseux sur le tronc et 34 ou 35 sur la queue. Cette queue préhensile est de section carrée et permet à l’hippocampe de s’accrocher au substrat ou à enlacer le partenaire au moment de la copulation.
On peut compter 16 à 18 rayons sur sa nageoire dorsale et quatre sur l’anale.
Un caractère original de ce
poisson est la présence de plaques osseuses sous la peau. Celles-ci forment une véritable armure aux carènes anguleuses. La peau est dépourvue d'écailles.
Les yeux des hippocampes sont pourvus d’une fovea qui leur confère une acuité visuelle plutôt supérieure à la moyenne des poissons. Ils sont mobiles indépendamment l’un de l’autre avec la possibilité de vision binoculaire, en relief, vers l’avant, qui permet le repérage visuel des proies qu’il gobe.
COULEUR
Sa coloration est variable, avec possibilité de mimétisme ou homochromie par rapport au milieu environnant. On peut voir des hippocampes presque noirs, ou verts, ou à marbrures brun rougeâtre sur des éponges ou à taches blanches et brun très foncé sur le sable. Ils sont habituellement dépourvus de mouchetures blanches, sauf sur les joues, où elles dessinent des lignes rayonnant autour des yeux.
REPRODUCTION
Le mâle se reconnaît à la poche incubatrice, flasque ou rebondie selon les phases de reproduction, alors que la femelle garde la taille fine en toute saison, et le corps normalement annelé. En phase de pré-ponte, la femelle a un abdomen rebondi, mais elle est encore plus facile à reconnaître car la « cassure » entre abdomen et queue est bien visible, là ou la poche du mâle, même rabougrie, introduit une continuité.
DEPLACEMENT
Il nage lentement en agitant sa nageoire dorsale. Les pectorales situées juste en arrière des ouïes servent à maintenir son assiette. Il se fixe souvent aux herbes ou aux algues. On le représente souvent en position dressée, mais il est plus volontiers étalé sur le sable, plus ou moins enroulé. Leur faible capacité natatoire font que les Hippocampes peuvent difficilement lutter contre les courants.
L'Hippocampe moucheté : H. guttulatus (Cuvier, 1829)
Long-snouted seahorse (GB)
Critères de distinction
Tube buccal 3 à 4 fois plus long que haut.
Filaments dermiques souvent présents sur la tête et le dos
Mouchetures blanches habituellement présentes sur tout le corps
Plus de 19 rayons dorsaux
Tube buccal long et mouchetures remarquables chez H. guttulatus
Distribution
Manche Atlantique et Méditerranée
Milieu
Il vit à proximité des prairies de zostères ou de posidonies ou les habitats rocheux avec sédiments meubles. Il vit sur le fond et s’accroche aux algues grâce à sa queue préhensile. On peut aussi le trouver dans la zone coralligène en Méditerranée à des profondeurs plus élevés (30 à 40m)
Description
TAILLE
- Longueur maximale de 12 à 16 cm.
COULEUR
Sa coloration va du brun foncé au jaune, souvent moucheté de petits points blancs.
MORPHOLOGIE
La tête fait un angle de 90° avec le corps. La bouche est constituée d’un tube plus ou moins long.
Son corps comporte 46 à 52 anneaux terminé par une queue préhensile à la place d’une caudale classique. Sa crête dorsale et sa tête peuvent présenter de nombreux filaments cutanés, simples ou bifides appelés digitations cutanées et sont caractéristiques de cette espèce.
On peut compter 19 à 21 rayons sur sa nageoire dorsale.
Il nage très lentement en agitant sa nageoire dorsale et peut ramper sur le fond avec sa queue. Il se fixe souvent aux herbes ou aux algues avec sa queue. Les nageoires pectorales sont derrière la tête.
Autre caractéristique de ce poisson hors pair est la présence de plaques osseuses sous la peau en lieu et place des écailles traditionnelles des poissons. Celles-ci forment une véritable armure aux carènes anguleuses.
L'Hippocampe à ramules : H. ramulosus (Leach in Shaw & Nodder, 1814)
Une espèce qui semble valide. Ressemble à l'Hippocampe moucheté mais il possède sur la tête une couronne proéminente avec des épines. Les épines sont développées sur le corps et la queue. Cet Hippocampe peut présenter de longs filaments cutanés. Il est de couleur sombre et parfois a tâches claires ou moucheté. De 10 à 14cm, cet Hippocampe est mal connu et a longtemps été considéré comme synonyme de
H. guttulatus, des études ADN sont en cours afin de préciser si c'est effectivement une espèce à part. Sa présence semble attestée dans la Manche, elle est à confirmer en Méditerranée et ailleurs.
L'Hippocampe terne : H. fuscus (Rüppell, 1838)
Récent immigré de la Mer rouge. Il se distingue par une crête triangulaire arrondie sur la tête (moins marquée que chez
H. hippocampus)et par des taches en selles claires (ou sombres chez les individus pâles), parfois indistinctes sur la nuque mais clairement visible sur le dos et la queue. Son museau est un peu plus long que celui d'
H. hippocampus. En général il a une teinte plutot brunâtre ou grisâtre. De 12 à 15 cm, cet Hippocampe serait surtout rencontré à la lisière entre roche, sable et herbier. On le rencontre dans le Sud de la Méditerranée orientale.