Objectifs de l'enquête escargots et isoclines de méditerranéité
Les mollusques terrestres présentent un cortège d'espèces méditerranéennes très faciles à trouver dans la nature et - pour certaines - aisément reconnaissables. Nous vous proposons de mener l'enquête autour de chez vous et au cours de vos balades. Toute observation récente ou ancienne est intéressante !
L'Helix peson Zonites algirus , le Bulime tronqué Rumina decollata, Trochoidea elegans et l'Hélice tapada Helix melanostoma sont quatre espèces à affinité méditerranéenne variable, facilement identifiables et sans risques de confusion.
Objectifs de l'enquête : Essayer de définir des "isoclines de méditerranéïté" au travers des cartes de répartition d'espèces de mollusques plus ou moins méditerranéennes. Faciles à identifier et à trouver, avec une faculté de déplacement limitée, ces quatre espèces de mollusques me semblent de bons modèles, d'autres pourront être ajoutées au fur et à mesure de l'avancement de l'enquête. Les cartes disponibles pour Trochoidea elegans et Rumina decollata dans le "Guide des escargots et limaces d'Europe" de Kerney et Cameron (1999) sont approximatives et peuvent être affinées. Aucune carte n'est disponible à l'heure actuelle pour Helix melanostoma (franchement méditerranéen) et Zonites algirus (un peu plus tolérant). Trochoidea elegans , le moins méditerranéen des quatre, est connu jusque dans la Somme.
Objectifs de l'enquête "Un fleuve entre les Bulimes inverse et allongé ?"
Présentation de l’enquête
Le Bulime Jaminia quadridens (O.F. Müller, 1774) est un gastéropode pulmoné dont la coquille de petite taille (6 à 15 mm de hauteur) est nettement cylindrique. En France, il vit principalement dans les milieux secs de la zone méditerranéenne. Dans cette partie de son aire de distribution, l’espèce présente un dimorphisme de taille de part et d’autre du Rhône. Ces morphes géographiques sont reconnus par les taxonomistes comme des sous-espèces.
Le premier morphe, la sous-espèce nominale de petite taille Jaminia quadridens quadridens ou Bulime inverse, est réparti depuis le piémont pyrénéen jusqu’au Rhône. Cette sous-espèce est par ailleurs présente jusque dans le nord-est de la France.
Le second morphe, la sous-espèce de grande taille Jaminia quadridens elongata ou Bulime allongé, est présent à l’Est du Rhône jusqu’à la frontière italienne et dans le Nord de la Corse.
Les différences morphologiques entre ces deux sous-espèces semblent stables, néanmoins aucune étude n’a réellement examiné finement leur répartition géographique et écologique au niveau de leur limite commune d’aire de répartition.
L’enquête Bulime se propose de combler cette lacune en sollicitant les observateurs via le réseau collaboratif ONEM.
Que peut-on attendre de cette enquête
Comme les Corneilles noire et mantelée, sous-espèces de Corvus corone à distribution parapatrique en Europe, ce Bulime questionne sur les facteurs qui sont à l’origine et maintiennent les différences morphologiques au sein d’une même espèce (un même ensemble de reproduction). Évidemment cette enquête collaborative ne pourra pas répondre entièrement à cette question, mais apportera des éléments de réponse sur certains aspects de cette problématique, tels que :
- Ces deux sous-espèces présentent-elles réellement des répartitions disjointes ?
- Si oui, quelles sont les limites géographiques et/ou écologiques réelles entre ces deux formes ?
- Existe-t-il des zones avec des populations présentant conjointement les deux morphes ou des morphes intermédiaires ?
- Existe-t-il des isolats d’une des sous-espèces se trouvant au sein de l’aire de distribution de l’autre sous-espèce ?
Comment participer à l’enquête ONEM
Deux manières de collaborer à cette enquête.
La première consiste à rentrer vos données directement sur la page consacrée à l’enquête Bulime incluse dans l’enquête des escargots méditerranéens de l’ONEM (allez directement sur Jaminia quadridens). Cette procédure est désormais en routine pour d’autres enquêtes de l’ONEM depuis 5 ans. Participer à cette enquête permettra de préciser les limites d’aire de répartition entre ces deux sous-espèces.
Vous avez à votre disposition trois cartes en écriture libre. La première pour les données de Jaminia quadridens sans détermination de sous-espèce. Cette carte doit être utilisée uniquement en cas de doute sur la sous-espèce considérée. Les deux autres cartes respectivement pour chacune des deux sous-espèces.
Pour chaque localité, les informations demandées sont : la commune et le département (par exemple: Prades-le-lez (34)), le lieu-dit (par exemple: Le Lirou), la date (par exemple: 4/4/2007), l’observateur (par exemple: Yannick Dupont) et une ou des observations (par exemple : 2 coquilles dans friche).
Prenez bien garde à renseigner la sous-espèce récoltée et/ou aux spécimens douteux.
La seconde manière de collaborer consiste à renvoyer une fiche d’information détaillée concernant le lieu de vos récoltes et les individus étudiés (cf. ci-dessous). Cette étude plus fine devrait permettre de dépister d’éventuelles caractéristiques d’habitat mais aussi de permettre la réalisation d’un travail de morphométrie statistique qui sera corrélée à la répartition géographique des individus mesurés.
L’ensemble des données seront disponibles sur ces pages au fur et à mesure de l’apport des contributeurs. Après validation, les données seront incluses – en respectant la paternité des données - dans la base de données en ligne de l’INPN (Inventaire national du Patrimoine naturel du Muséum de Paris).
Enquête fine : recommandations pour la récolte des échantillons et la collecte des informations géographiques, écologiques et les mesures des coquilles
Sur une station à Bulime, délimitez une ou plusieurs placettes –dans le même habitat- d’environ 50x50cm de surface, puis comptez tous les individus présents. Notez le nombre d’individus vivants et le nombre de coquilles vides. Décrivez brièvement le biotope (colline sèche, garrigue, éboulis, affleurement, etc.). Si possible, renseignez la position géographique exacte de la localité, à l’aide d’un GPS (altitude, latitude et longitude en degrés décimaux WGS84).
Dans la mesure du possible, prélevez 20 coquilles vides et mesurez sur chacune d’elle la hauteur de la coquille à l’aide de papier millimétré. Communiquez sur la fiche d’information, la moyenne et les extrêmes (plus petite et plus grande mesure pour la hauteur).
Il est souhaitable, que les coquilles récoltées puissent être envoyées au coordinateur de l’enquête (jean-michel.bichain@educagri.fr) afin de compléter votre approche de biométrie réalisée sur les coquilles.