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Enquête interactive sur la Diane Zerynthia polyxena, la Proserpine Zerynthia rumina - deux papillons méditerranéens protégés - et leurs plantes hôtes : les Aristoloches
Diane : photo Daniel et Françoise Vizcaïno - Proserpine : photo Guy Bourderionnet
Edito - Août 2009, Beaucaire (30)
Encore un éditorial estival ? Le printemps fut bien chargé en effet, entre les Dianes ici et là, la traversée du Rhône et les questions qui s'ajoutent... En deux mots : nous avions en Languedoc-Roussillon des Dianes inféodées aux zones humides et à l'Aristoloche à feuilles rondes. Mais nos collègues Provençaux de l'association
Proserpine nous avaient bien dit que chez eux,
Zerynthia polyxena se reproduit sur l'Aristoloche pistoloche en zone sèche ! Un point pour eux avec la découverte dans les Alpilles d'une station mixte de Dianes et Proserpines dans un talweg caillouteux à souhait, et bien sec... Coup de chapeau à Milka qui s'est prise de passion pour nos amis ailés...
Dans le Gard à Pompignan, Gard Nature avec l'aide de Renaud Puissauve, étudiant en Master à Montpellier, à mené une seconde année d'étude de population de la Diane, avec l'objectif avéré de trouver où vont se cacher ces sacrées chrysalides... Peine à demi-perdue : peu de papillons ont été observés ce printemps sur le site d'étude, et un dispositif expérimental en plein air nous amène à une conclusion étonnante : les chenilles grimpent, vite et bien ! Les chrysalides sont accrochées à 2 mètres de haut... Et si les arbustes avaient une importance dans l'écologie de la Diane ?
Que dire aussi de ces Proserpines du Roussillon qui volètent au-dessus d'une... prairie humide ! Magnifique, colorée de rose des Lychnis fleurs-de-coucou... Merci pour cette intrusion dans nos croyances, oeuvre de Joseph Garrigues !
Vous l'aurez compris : cette nouvelle année nous apporte son lot de nouvelles questions, et nous sommes loin d'avoir tout compris sur le développement et les conditions écologiques de des papillons dans la nature. C'est pourtant un point important pour tenter d'apporter une réponse concrète à vos questions de plus en plus nombreuses concernant la protection de ces papillons. Vous savez qu'en matière d'aménagement du territoire, on peut officiellement demander une
dérogation pour destruction d'espèce protégée. Bon, c'est un choix de société (du même ordre que celui de classer une espèce dans la liste de protection). Mais dans ce cas l'on doit
compenser cette perte d'espace de biodiversité et les collectivités sont en attente d'idées et d'orientations concrètes...
Certains déplorent tout simplement la destruction des sites, sans qu'une manifestation citoyenne (ou associative) ne se fasse sentir. Nous espérons que les projets menés dans le cadre de l'ONEM puissent donner quelques arguments de connaissances aux derniers militants !
Un grand merci à tous les observateurs qui continuent, inlassablement, de nous transmettre leurs observations et leurs photos.
Cordialement
Jean-Laurent Hentz
Coordinateur
Le comité de pilotage