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Atlas Chiroptères du Midi méditerranéen
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Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus


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©T. Disca

Introduction

La Pipistrelle commune est la plus petite de nos chauves-souris françaises. Outre sa petite taille (plus petite que la longueur d'un pouce, et pèse 4 à 5 g.), elle est surtout caractérisée par son museau et ses oreilles brun-noir, son pelage court brun-roux à base sombre. Elle peut facilement être confondu avec la Pipistrelle pygmée (ou soprane), récemment décrite (2001), et autrefois assimilée à la Pipistrelle commune. Mais cette dernière est plus claire car la base de son pelage n'est pas aussi sombre, présente un museau et des oreilles plus clair (rose à brun clair), le tour des yeux très dégarni, et les parties nues, notamment au niveau du sexe chez les mâles, montre une teinte orangée. Faire attention toutefois aux pipistrelles communes du Sud de la France qui peuvent paraître plus clairs sur le museau et les oreilles que celles du Nord et qui peuvent avoir le tour des yeux dégarni aussi.
La Pipistrelle de Nathusius lui ressemble également, mais elle est un peu plus grande et corpulente avec un museau plus long et carré. La forme du pénis des mâles de Nathusius est assez différente avec le bout poilu. La longueur du cinquième doigt permet de différencier ces deux espèces proches (inférieur à 42 mm chez la Pipistrelle commune et supérieur à 42 mm chez la Pipistrelle de Nathusius (SCHOBER et GRIMMBERGER, 1991)) ainsi que l'examen des dents.

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Dessin mandibule sup. de la Pipistrelle commune à gauche, Pipistrelle de Nathusius à droite

L'examen des bandes de muscle sur le patagium, entre le coude et le 5ème doigt, montre des différences entres ces trois espèces proches. Chez la Pipistrelle commune, on observe une seule bande non recoupée en plusieurs cellules qui part du coude pour rejoindre le 5éme doigt. Chez la P. de Nathusius on note une bande coupée en deux cellules, et chez la P; pygmée, deux bandes formant un "Y" sont jointives.

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Répartition géographique

La Pipistrelle commune occupe une vaste aire géographique en Europe. Elle comprend l’ensemble des pays européens, du sud de la Scandinavie au sud de l’Espagne et des îles britanniques à la Russie.
En Languedoc-Roussillon, elle est largement répartie sur l’ensemble des départements. Sa carte de répartition montre bien plus un manque de prospection qu’une absence réelle car comme son nom l’indique c’est une espèce très commune. On la rencontre du bord de mer, où elle est très abondante et où elle forme probablement les plus grosses colonies, jusqu’à des altitudes de 1160 mètres en Lozère, plus de 1600 mètres dans les Pyrénées-Orientales.

Habitats et écologie

Assez peu exigeante vis-à-vis du gîte et du couvert, qui plus est de nature "fissuricole" et de petite taille, la Pipistrelle commune peut se nicher partout. C'est donc en toute logique qu'elle est la plus anthropophile de nos chauves-souris, même si l'on a rassemblé finalement assez peu d'observations en gîte naturel. Parmi ceux-ci on peut citer les cavités et les fissures des arbres, voire les manchons de Lierre, et les anfractuosités de rocher. Cette espèce opportuniste occupe aussi très vite les gîtes artificiels de toute sorte (rond, plat de type "volet ouvert"...).
Elle hiberne par contre plus volontiers en dehors des bâtiments, car elle a besoin de conditions de température relativement stables. Les fissures profondes de rocher ou celles des cavités naturelles ont alors sa préférence.

Comme les autres pipistrelles, c'est l’une des premières à partir en chasse soit avant la nuit tombée. Elle n'est pas strictement inféodée à un milieu particulier, mais la présences d'arbres et de points d'eau apparaît comme une condition nécessaire pour satisfaire une colonie. Les milieux humides ou forestiers semblent être privilégiés surtout au niveau des lisières que la Pipistrelle commune utilise fortement pour chasser. Ainsi, les bords boisés de route, de chemin, de rivière, de canaux... sont les endroits qui concentrent le plus facilement des animaux en chasse. En ville, les jardins pourvus de grands arbres et les alignements d'arbres ont sa préférence. Mais cette espèce peut très bien s'adapter aux milieux ouverts très agricoles. On la trouvera dans ce cas avec bien plus de chance autour d'un arbre isolé ou le long d'une structure linéaire telle un talus.

Selon, une étude régionale en Costière de Nîmes (Jay, 2005), les proies recherchées sont assez variées pourvues qu'elles soient de petite taille (10 à 25 mm. d'envergure). On note tout de même une prédominance de lépidoptères, de petits diptères (chironomides), et de coléoptères (petits charançons phyllophages). Les diptères de type moustiques et chironomes sont probablement plus importants au menu lorsque les pipistrelles chassent en milieu humide.

Bien qu’elle soit essentiellement crépusculaire et nocturne, elle est régulièrement observée volant en plein jour notamment à l’automne et au printemps. Elle est aussi régulièrement observée chassant, parfois en petit groupe, autour des sources lumineuses qui attire les insectes. Les lampadaires nous permettent d’apprécier son aisance en vol en relation avec sa petite taille, lui permettant de faire des changements de directions rapides. De part son caractère anthropophile, la Pipistrelle commune et souvent victime de la prédation des chats.

Statut phénologique

Sa reproduction ainsi que son hivernage sont attestés sur l’ensemble des départements du Languedoc-Roussillon. La plupart des colonies ont été trouvées dans les habitations qu'elles soient modernes ou anciennes. Les toitures, notamment les interstices des faux-plafonds et le dessous des tuiles, sont des endroits très prisés dans les maisons modernes du littoral où l'on compte beaucoup de colonies. Les grandes villes comme Montpellier accueillent ainsi des regroupements de mise-bas importants comptant parfois plusieurs centaines d’individus.
En revanche, nous ne connaissons pas d'énorme colonie d’hivernage en Languedoc-Roussillon. Certaines cavités (comme celle de la Baume St. Vérédème dans les Gorges du Gardon) peuvent toutefois compter plusieurs centaines d’individus qui utilisent des fissures dans les premiers mètres de galerie, le plus souvent dans les sales d'entrée et les fissures extérieurs.

La fréquentation de gîtes artificiels montre deux pics très net : l’un au mois de mai et l’autre à l’automne, de septembre jusqu’à la mi-octobre. Il s’agit de mâles isolés jusqu’au mois d’août, puis d’un mélange des deux sexes à l’automne. Les femelles se rassemblent dans leur gîte pour la mise-bas dès le mois de mai et les naissances ont lieu au cours du mois de juillet. En août, les jeunes sont volant mais occupe le gîte de mise-bas jusqu'en septembre, octobre parfois.

Avenir de l’espèce

La Pipistrelle commune n’est pas une espèce particulièrement en danger comparé aux autres chiroptères du Languedoc-Roussillon. Etant donné son caractère anthropophile, les mesures de protection concernant cette espèce sont liées pour l’essentiel à l’aménagement des édifices humains et de la gestion des milieux environnants. On veillera particulièrement à maintenir quelques ouvertures dans les constructions de nouveaux bâtiments, notamment aux niveau de la charpente et de limiter le traitement de cette dernière. Il semble aussi important de maintenir quelques fissures lors de la rénovation de vieilles façades, de ponts ou de murets. Mais l’effort le plus important devra être fait envers les propriétaires hébergeant dans leurs combes des colonies de reproduction en essayant de les convaincre que la cohabitation est possible. Enfin, l’utilisation des pesticides devrait être limitée dans les milieux proches des plus grosses colonies.


Texte : Jocelyn Fonderflick, Thierry Disca

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