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Atlas Chiroptères du Midi méditerranéen
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Sérotine bicolore Vespertilio murinus


Introduction

La Sérotine bicolore est une espèce très mal connue et considérée comme très rare en France. Cette chauve-souris de taille moyenne a des dimensions intermédiaires entre la Sérotine commune (Eptesicus serotinus) et la Sérotine de Nilsson (E. nilssonii). Les poils du dessus sont brun-noir avec l’apex argenté lui donnant une coloration générale "poivre et sel ". Le fort contraste entre la face dorsale foncée et le ventre très clair a donné son nom vernaculaire à l’espèce. Les oreilles, le museau et le patagium sont brun-noir. Le tragus est court et arrondi (forme de champignon). Les oreilles sont courtes, larges et arrondies.
NATTERER a décrit l’espèce en 1817 et l’a nommée Vespertilio discolor, nom qui devrait toujours avoir cours car la diagnose est sans équivoque celle de la Sérotine bicolore. Mais, par erreur, suite à une méprise survenue en taxonomie au début du XXème siècle lors de la révision de la systématique de l’ordre des Chiroptères par MILLER, la Sérotine bicolore a hérité son nom scientifique Vespertilio murinus de la diagnose du Grand Murin rédigée par Linné et publiée en 1758 (TUPINIER 2001).

Répartition
L’aire de répartition de la Sérotine bicolore s’étend de l’Est de la France et de la Scandinavie à la Grèce orientale et à la Russie. Les limites septentrionales de sa répartition sont mal connues, mais l’espèce atteindrait 55° voire 61° de latitude Nord en Russie.
Seules quelques rares colonies de mise-bas sont connues en Europe de l’Ouest. En revanche, en Europe Centrale, l’espèce est nettement plus commune. Le Jura est considéré comme la limite Ouest actuellement connue de son aire de reproduction, avec quatre colonies de mise bas qui y ont été découvertes récemment (SAFI 2006).
En France, la synthèse nationale de BARATAUD et al. (1998) regroupe une trentaine d’observations pour la période 1937-1996. Elles se répartissent dans 14 départements, tous situés à l’est du pays : du Nord au Sud, depuis les Ardennes jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence. Récemment l'espèce a été découverte dans le Massif Central en plusieurs points dont la Lozère.

Habitats et écologie
Dans notre région, la Sérotine bicolore a été capturée pour la première fois sur les contreforts sud de l'Aubrac dans une petite vallée encaissée à 1100 m d'altitude. Le climat local est de type montagnard, 6 à 7°C de température moyenne (-1 à +2°C en hiver, 11 à 15°C en été), soumis à des influences océaniques qui apportent une pluviométrie de l’ordre de 800 à 1200 mm et méditerranéennes pour l’ensoleillement. Le milieu de capture (et visiblement de chasse pour l'espèce) sont de grandes prairies naturelles humides pâturées par des bovins. Une petite rivière, de moins de 10 m de largeur, calme et peu profonde, serpente au milieu de ces prairies et se faufile à travers les blocs de granite qui affleurent. Une ripisylve d’aulnes espacés souligne ce cours d’eau. Quelques beaux hêtres centenaires le balisent de loin en loin. Les pentes du vallon sont boisées par des plantations de résineux et de belles hêtraies âgées.

Si ce dernier biotope correspond globalement à ce qu'on aurait pu attendre de la part de la Sérotine bicolore, en 2009, les deux nouveaux individus capturés l'ont été dans les Gorges du Tarn et non loin du Mont Aigoual dans des milieux subméditerranéens à Pins sylvestres et Chênes blancs. Un radiopistage d'un individu a permis de trouver un gîte en falaise. Ce type de milieu inattendus pour une espèce boréale ouvre de nouvelles perspectives à de futures découvertes de colonies (de mâles ?)


(Texte : V. Rufray, R. Destre)

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