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Atlas Chiroptères du Midi méditerranéen
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Grande Noctule Nyctalus lasiopterus


Introduction
Considérée comme monotypique, la Grande Noctule Nyctalus lasiopterus, plus rarement nommée Noctule géante, est la plus grande et sans doute aussi la moins bien connue des chauves-souris européennes. Elle est génétiquement plus proche de N. noctula que de N. leisleri (MAYER et VON HELVERSEN, 2001). En main, elle se distingue néanmoins aisément de ces deux espèces par la taille sensiblement plus grande de son corps et de son avant-bras (>61 mm). Des critères de reconnaissance acoustiques ont par ailleurs récemment été proposés (HAQUART & DISCA, 2007).
L’aire de répartition de ce vespertilionidé est mal définie mais semble s’étendre depuis le Portugal jusqu’en Ouzbékistan, et du Maroc jusqu’en Pologne. Dans cette vaste zone paléarctique, l’espèce semble rare partout, hormis en Espagne et en Grèce où elle est notée localement assez commune. Ce statut lui vaut de figurer dans la liste rouge mondiale de l’UICN (1996) dans la catégorie « presque menacée ».

Historique des données en France et en Languedoc Roussillon
En France, l’espèce a d’abord été signalée dans les Landes et en Corse où sa découverte date de 1999 (COURTOIS & al., 1999). Elle a depuis été contactée dans la plupart des départements du Massif Central : en Aveyron en 2004 (LIOZON, 2004), en Lozère en 2005 (DESTRE, 2007), puis dans le Cantal, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Une citation ancienne mentionne la capture de quatre mâles à Hyères à la fin du XIXème siècle (SAINT-GIRONS 1973, SIEPI in LAURENT, 1941a) mais aucune donnée récente n’a depuis été obtenue dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (HACQUART & al., 1997). Sur le continent européen, des données de reproduction ne sont connues qu’en Espagne et en Suisse ; cette dernière concerne des adultes et des jeunes découverts dans une cavité d’arbre près d’Amsteg (UR) au milieu du XIXe siècle et dont trois spécimens sont conservés au Muséum d’Histoire Naturelle de Genève (GERNER A., GILLIERON G., VALOTTON L., 2006).

La découverte de Nyctalus lasiopterus en Lozère date de 2005, avec la capture au filet japonais d’un individu mâle le 16 juillet par T. Deana, suivie trois jours plus tard et exactement au même endroit de celle d’un autre mâle par R. Destre, T. Coulée et L. Seguin. Fort de ce constat, l’ALEPE a réalisé en 2006 un inventaire portant sur les chiroptères. Ce travail a révélé la présence d’un peuplement chiroptérologique d’une grande richesse spécifique, puisque composé de 20 espèces et la présence régulière de la Grande Noctule. La pose d’un filet sur le même site qu’en 2005 a en effet permis la capture de 10 individus différents, dont 9 individus mâles la même nuit du 24 au 25 juillet 2006. Depuis, quelques études menées par l'ALEPE ont permis de mieux cerner cette population, notamment grâce à un radiopistage (Voir article de Fabien SANE disponible en téléchargement sur la revue en Ligne Le Vespere : www.le-vespere.org).

Statut phenologique
L'espèce est présente en Lozère de mai à septembre environ. Nous ne savons pas si les animaux hivernent sur place ou non.
Quelques données automnales dispersées plaident en la faveur de mouvements pour l'instant mal connus.

Habitats et écologie
Dans notre région, la Grande Noctule a été capturée sur les contreforts sud de l'Aubrac dans une petite vallée encaissée à 1100 m d'altitude. Le climat local est de type montagnard, 6 à 7°C de température moyenne (-1 à +2°C en hiver, 11 à 15°C en été), soumis à des influences océaniques qui apportent une pluviométrie de l’ordre de 800 à 1200 mm et méditerranéennes pour l’ensoleillement. Le milieu de capture (et visiblement de chasse pour l'espèce) sont de grandes prairies naturelles humides pâturées par des bovins. Une petite rivière, de moins de 10 m de largeur, calme et peu profonde, serpente au milieu de ces prairies et se faufile à travers les blocs de granite qui affleurent. Une ripisylve d’aulnes espacés souligne ce cours d’eau. Quelques beaux hêtres centenaires le balisent de loin en loin. Les pentes du vallon sont boisées par des plantations de résineux et de belles hêtraies âgées.

Elle fréquente également les paysages caussenards (Larzac et Méjean) à l'automne. Une donnée donne l'espèce présente dans les forêts montagnardes de la Margeride.


Texte : F. Sané, R. Destre et V. Rufray

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