Une base de données, qu’est-ce-que c’est ?

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La base de donnée (qu'on nommera par la suite BDD) est un outil très important pour les naturalistes ; on pourrait le comparer à une « mémoire individuelle ou collective », un recueil d’observations, qui a pour mission de durer dans le temps avec ses informations originelles (la mémoire humaine ayant tendance à modifier les souvenirs et l'Homme étant par nature, de passage sur cette Terre... excusez le ton sentencieux...).


Voici un Lézard ocellé Lacerta lepida observé le 13 mars 2005 au Castellas de Russan, commune de Sainte-Anastasie, département du Gard, par d'innombrables individus dont j'étais. Après avoir soigneusement consigné l'observation dans mon carnet personnel, je vais la "rentrer" dans la base de données de l'association Gard Nature pour qu'elle puisse s'ajouter aux autres, afin de pouvoir :
1- dresser en un tour de main la liste complète des espèces animales observées sur le site,
2- idem pour la commune, pour le département, pour la région (notion d'échelle géographique),
3- l'associer aux autres observations de la même espèce pour proposer une cartographie de cette espèce à l'échelle voulue (par exemple l'Atlas des Reptiles et Amphibiens de Languedoc-Roussillon mené par l'EPHE et Meridionalis), etc.


Qu’est-ce qu’une donnée ?
C’est une observation relatée par écrit, et qui comprend des informations indispensables et d’autres complémentaires.

Une donnée, c’est avant tout (indispensable) :
un observateur : la personne qui a réalisé l’observation. On parle parfois d’ « auteur » d’une observation, mais le mot « observateur » nous semble plus clair.
une date : la date à laquelle est effectuée l’observation,
un lieu : qui sera le plus précis possible. En général, on donne le nom de la commune (lié au département) et du lieu-dit. Dans certains cas on se réfère à une station d'étude, un carré d'échantillonnage...
une espèce : le nom précis ou usuel de l’espèce (par exemple une Buse suffit à décrire sans équivoque une Buse variable Buteo buteo, mais le Bugle petit-pin sera nommé de son nom latin Ajuga chamaepytis).

Des informations complémentaires viennent enrichir utilement l’observation, avec dans le désordre :
les autres observateurs : sur le terrain nous sommes parfois en groupe et l’observation, si elle est rapportée par une seule personne, n’en a pas moins été réalisée par plusieurs personnes. Le plus souvent, le naturaliste qui a partagé son observation mentionne ses compagnons.
l’effectif : c’est-à-dire le nombre d’Hirondelles, le nombre de pieds d’orchidées…
la fiabilité de l’effectif : on peut préciser si le comptage est exhaustif ou estimé.
le sexe : pour les vertébrés on précise parfois le sexe de la bête, mâle ou femelle.
l’âge : pour les oiseaux c’est généralement œuf / poussin / juvénile / immature / adulte, pour les odonates ce sera œuf / larve / exuvie / imago frais / imago âgé, pour les plantes on peut préciser rosette / plante développée / fleurs / fané / fruits, etc. Chaque groupe faunistique ou floristique aura ses propres critères.
l’indice de reproduction : pour certains animaux, le caractère de reproduction sur un site donné est un critère important pour donner une « valeur patrimoniale au site. Par exemple, le site de nidification (là où le nid est installé) du Gypaète barbu doit être préservé d’une autre façon que l’ensemble de son territoire de chasse qui est très vaste.
les commentaires : on a beau faire des cases pour encadrer les informations (ce qu’on appelle aussi des « champs de données »), certains commentaires ne peuvent s’écrire qu’en bon français, et il ne faut pas hésiter à en user ! Dire que les Piérides de la rave (papillons) sont venues butiner des fleurs de Romarin, de Véronique de Perse tandis que l’Hespérie Charcharodus alceae préférait un Pissenlit fraichement éclos nécessite un champ d’expression libre.

On peut définir d’autres informations qui sont souvent utilisées, pour éviter de les réécrire à chaque fois dans les commentaires. Ces informations sont principalement de deux ordres :
le protocole : les observations sont parfois réalisées dans le cadre d’un protocole précis (STOC, migration et Wetlands pour les oiseaux, carré d’échantillonnage de Braun-Blanquet pour la botanique), et les observations pourront être interprétées dans un cadre scientifique particulier.
l’information complémentaire : des termes souvent utilisés comme cadavre, oiseau bagué, en vol, entendu, environ, etc. ainsi que la mention « non comptabilisé » ou « présence » peuvent être réunis dans un champ unique.

L’intérêt majeur
de multiplier les champs réside dans la souplesse d’utilisation de la base de données : parmi 100 000 observations on pourra aisément extraire les 127 relatant l’observation d’un oiseau bagué dans le cadre d’un travail sur la répartition géographique des contrôles et reprises de bagues… L’inconvénient de multiplier les champs réside dans la précision demandée aux observateurs lorsqu’ils prennent leurs notes (exemple : météo, type d’habitat, hauteurs des strates, espèce végétale dominante, etc.), de l’interprétation des observations vagues (au risque de commettre des erreurs en faisant rentrer à tout prix une info dans une case), du temps qu’il faut pour « rentrer » les données dans la base informatique, etc.

Chaque base de données est donc le résultat d’un compromis.

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